Les Samburu – Kenya avril 2015

Samburu

François Paul-Cavallier, membre de notre association, de retour du Kenya, nous écrit :

C’est en m’intéressant aux tribus qui vivent le matriarcat que j’ai rencontré Nadia Ferroukhi, photographe pour le magasine GEO, ça n’a pas été difficile de la rencontrer, elle a répondu spontanément. Les images des Samburus sur son site montre un peuple courageux vivant dans un grand dénuement dans les paysages magnifiques du Kenya. Nadia m’a parlé d’eux, des amis qu’elle a là bas, de leurs besoins d’eau potable et de soins aux enfants. Après avoir pris contact avec les différents chefs de village j’y suis parti pour former aux gestes de sourciers, apprendre aux femmes l’auto examen des seins dans la prévention du cancer et mettre en garde sur les dramatiques conséquences de l’excision et la circoncision. Le village m’a envoyé un de ses guerriers pour m’accueillir à l’aéroport de Nairobi, c’est un grand gaillard de 2 m de haut la trentaine, il s’appelle Reuben et n’est jamais venu à l’aéroport, il est tout dépaysé. En fin de journée il faut près de trois heures pour rejoindre le centre ville, les embouteillages bloquent tous les carrefours. Après une nuit d’hôtel nous prenons un taxi collectif pour Isiolo à 380 km au nord de Nairobi. La grande sécheresse a ruiné les Samburus qui ont perdu leurs troupeaux de bovins exterminés par la famine et les maladies. Les cases en bois habituellement recouvertes d’un mélange de terre et de bouse sont couvertes de vieux cartons et de bâches en plastiques. Le désespoir et la pauvreté amènent avec eux tout un ensemble de maladies en priorité le cancer précoce. Peuple pastoral et guerrier, ils sont à genoux, leur seule ressource financière extérieure est la vente d’objets traditionnels en perles de verre. L’insécurité crée par les incursions de pillards Somalis fait peser sur eux une menace quotidienne qui est plus lourde que les attaques d’animaux sauvages et des hyènes qui rôdent pour enlever un enfant. Pourtant au sein du village règne la joie de vivre et la concertation, les enfants sont joyeux et sollicitent facilement un contact sans recherche de cadeaux en retour.
Dans la culture Samburu il existe des zones de grande violence. A l’égard des femmes d’abord qui à l’adolescence sont excisées et souvent infibulées puis, mariées de force à des hommes souvent âgés vivant dans la polygamie, la nouvelle épouse aura à apporter des forces vives aux épouses vieillissantes. Les garçons et les hommes bien que dans une position dominante à l’égard des femmes subissent aussi la violence du groupe à l’adolescence ils subissent aussi la circoncision certes moins invalidante que l’excision féminine mais néanmoins une mutilation sexuelle qui va les priver de 50% de leur plaisir sexuel la vie durant. Tenter de s’y soustraire les expose au bannissement, à la lapidation ou à la mort, poursuivi comme un gibier et « tiré » à la lance par les autres garçons de la tranche d’âge. Les épreuves participent à la sélection naturelle ne gardant que les plus robustes. L’Afrique a cela de consternant que des pratiques archaïques dommageables faisant courir de grands risques vitaux continuent à être pratiquées malgré les preuves de leurs dommages. « On l’a toujours fait… alors on continue ! » Une femme non excisée ne trouve pas de mari, si elle a réussi à y échapper dans l’enfance dans bien des cas elle y sera contrainte à l’âge adulte par le futur mari. Le mariage n’est possible qu’au prix du renoncement à tout plaisir sexuel. La démonstration des dangers et inconvénients de l’excision et de l’imposture de la circoncision n’y fait rien, l’Afrique continue…
L’Afrique est championne mondiale du Sida avec près de 24 millions de contaminés sur les 35 millions dans le monde. Elle compte 95% de circoncis sur les 30% d’hommes circoncis dans le monde et malgré cela, les tenants de la tradition inventent toutes sortes d’arguments fallacieux pour affirmer que la circoncision protège du sida ! Les Samburus n’échappent pas à cette résistance aveugle au changement, le dérèglement climatique les a privé de leurs troupeaux pourtant ils ne se déplaceront pas, ils vont mourir sur place. J’ai passé parmi eux des jours heureux alternant les formations aux pratiques de soucier avec des soins aux enfants et aux vieillards et des formations à l’auto examens des seins dans la prévention du cancer. Ils m’ont confié leur bijoux fait de perles pour que je tente de les vendre en Europe et ainsi leur apporter des revenus. Je leur ai promis de revenir l’an prochain pour partager leurs conditions de vie.

Samburu2

« J’ai donc rapporté des colliers en perles qu’ils m’ont demandé de vendre pour leur faire quelques revenus, si cela vous intéresse, vous pouvez me joindre sur mon mail : François PAUL-CAVALLIER« 

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