Jacques Chantereau, membre de notre association qui a vécu et travaillé longtemps en Afrique de l’Ouest, nous envoie un reportage photographique sur le célèbre Fespaco de Ouagadougou de 1987, toujours vivace.
« Le Fespaco Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) est l’un des plus grands festivals de cinéma africain. Il se déroule tous les deux ans à Ouagadougou. Le festival de 1987 qui s’est tenu en février a bénéficié d’un fort investissement des autorités du Burkina Faso puisqu’il s’agissait du 10e Festival. Voici ce que l’on peut lire dans Wikipedia : « Le festival prend un véritable essor international dans les années 80 durant la période révolutionnaire. Le Burkina Faso, tout nouveau nom du pays, est dirigé par le Capitaine Thomas Sankara de 1983 à 1987. Les éditions du Fespaco qui se déroule durant cette période sont grandioses et le festival s’internationalise à ce moment-là… Selon l’idéologie de Thomas Sankara, le cinéma est une véritable arme de conscientisation des masses populaires. Il fait donc du Fespaco un outil incroyable de communication pour la Révolution et propulse le Burkina Faso sur la scène internationale grâce à sa diplomatie culturelle. C’est la période charnière dans l’histoire du Fespaco, à tout point de vue. » Ce festival sera le dernier de l’ère Sankara qui sera assassiné le 15 octobre 1987.
LA VILLE DECOREE :
L’avenue de l’Indépendance est l’axe cérémoniel de Ouagadougou qui relie la présidence à la poste centrale. Il est bordé de ministères et de bâtiments administratifs. Il est ici décoré pour le 10e Fespaco de 1987. Sur les trottoirs, étaient aménagés des stands permettant de présenter les productions nationales et l’artisanat localLe rond-point des Nations Unies avec en arrière-plan, à droite, la poste centrale. La place décorée pour le 10e Fespaco de 1987, présentait un panneau avec un slogan révolutionnaire encourageant la préférence nationale. Il y avait eu auparavant des panneaux plus pittoresques. Le monument central monté au début de la Révolution et dédié aux Nations unies, était original. Nous l’appelions familièrement la partie de jambes en l’air.Un des panneaux « révolutionnaires » placé au rond-point des Nations unies. Il avait été remisé avant le 10e Fespaco au niveau du dépôt de bus de Ouagadougou. Il mettait en valeur la mise en place, par la Révolution, d’un service de transport en commun dans la capitale.La place des cinéastes devant la mairie de Ouagadougou avec le monument en forme d’objectifs de caméra et de bobines qui venait d’être inauguré pour le 10e Fespaco de 1987.La statue en bronze de la Place de la Bataille du rail à Ouagadougou représente un homme portant un morceau de rail sur son épaule. Le monument commémore le lancement, en 1985, sous Sankara, de la construction par la mobilisation populaire de la ligne de chemin de fer entre Ouagadougou et Kaya. Le socle de la statue avait été rafraichie pour le 10e Fespaco de 1987.
LES ANIMATIONS:
Une caravane de chameliers Bella participait à l’animation des rues au cours du 10e Fespaco de 1987. Aujourd’hui en 2019, il paraît peu probable qu’un tel spectacle puisse y être vu.Beaucoup de stands d’artisanat local présentaient leur production à l’occasion du Fespaco de 1987. Ici, nous voyons, à gauche, le stand de Konaté Bomave (orthographe phonétique sur la pancarte de son box). Konaté Bomave est un grand sculpteur sur bois originaire de Boromo au Burkina Faso où il construit petit à petit le Parc International des Arts Manuels et Traditionnels (PIAMET). Il expose régulièrement en France. En 1987, Konaté Bomave commençait juste à être connu.Gros plan sur le stand de Konaté Bomave tenu ici par un de ses frères lors du Fespaco de 1987. Nous y voyons des aigrettes et des pintades. Ce dernier article avait beaucoup de succès auprès des expatriés. Konate Bomave a su adapter son art de sculpteur traditionnel de masques Bobo Bwa (nous en voyons en arrière-plan) avec le gout occidental pour créer des formes nouvelles.
Trois pièces sculptées venant de Konaté Bomave achetées à la fin des années 80 à Ouagadougou.
Un stand de batiks au Fespaco de 1987 à Ouagadougou. Nous voyons l’existence d’un style burkinabé avec la représentation de scènes villageoises animées et colorées.Les stands mis en place pour le 10e Fespaco de 1987 n’étaient pas uniquement occupés par de l’artisanat. Il y avait aussi des boxs pour des productions industrielles. Nous voyons ici, au centre de la photo, le stand d’un fabriquant de récipients en aluminium qui avait conçu une sculpture faite d’éléments de sa production.
LES FESTIVALIERS :
L’hôtel Indépendance au centre de Ouagadougou était le point de ralliement des participants au Fespaco de 1987. De nombreux festivaliers sont ici rassemblés à proximité de la piscine de l’établissement.Une autre vue de participants au 10e Fespaco dans les jardins de l’hôtel Indépendance.