Esprit es-tu là ?

photo accroche

Chantal Pasquet nous emmène au couvent

1-. Couvent Vodoun de Bopa-Gantitomé, département du Mono, Bénin.
Le zangbeto (zan pour nuit et gbéto pour chasseur) est donc un chasseur de nuit, un veilleur chargé de la protection du roi, de l’ordre et de la sécurité du village. Il pourchasse et punit les brigands, les malfaisants, les criminels.

2-.Les fétiches du couvent sont très sollicités si l’on en juge par les copieuses libations de bouillie de mil et de sang qui les nourrissent. Le fétiche masculin est coiffé des cornes d’antilope du zangbeto, et un asen (autel portatif support offrandes) couronne le fétiche féminin.

3-. Le zangbeto est tout à la fois un masque, un initié, une société secrète. L’Histoire le fait naître à Porto-Novo. Dans les années 1600, de la dynastie Adja originaire de Tado, trois frères se disputent l’héritage de leur père, l’un restera à Allada, le second se rendra à Abomey.

4-. Quant au dernier, Té-Agbanlin, il marchera sur Adjatché. Chemin faisant il traverse une forêt peuplée de bêtes féroces. Avec des rubans de raphia et des feuilles de bananier il bâtit une structure pour se protéger, et en bon chasseur sonne de toutes ses forces dans une corne d’antilope, mettant ainsi les fauves en fuite.

5-. Arrivé à Adjatché, qui deviendra Porto-Novo, les Yoruba déjà dans la place lui firent la guerre. Té-Agbanlin revêtit son armure de fibres haute de 3 mètres. Tournoyant à vive allure toutes fibres flottantes et sonnant de sa corne d’antilope il sema la terreur dans les rangs des Yoruba qui prirent la fuite.

6-. Craignant le retour des ennemis, une « police zangbeto » veilla sur le roi et sur la ville.
Dans la vraie vie chacun sait que le zangbeto est un esprit, et comme tous les esprits il est généralement bienveillant, mais pas toujours, alors gare à ses coups de chicote…

7-. Le zangbeto possède le pouvoir de se métamorphoser en objet (pierre, calebasse), ou en animal (serpent, coq), ou encore de « s’absenter » de son masque…