Les Femmes-feuilles

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C’est dans la catégorie Visages et Peuples du Monde que nous retrouvons aujourd’hui les formidables photos commentées par Jean-François Demont sur les Femmes-feuilles en Nouvelle-Guinée.

Elles ont surgi de la nuit, sans un mot,

et les oiseaux se sont tus sur leur passage.

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Elles sont sorties de la grande forêt.

Leurs visages étaient peints du rouge de la vie et du blanc de l’autre monde.

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Magiciennes ou sorcières, esprits féminins de la jungle ou jeteuses de sorts ?

Elles connaissent les sortilèges et les maléfices de la grande forêt,

les racines qui guérissent et les baies qui ensorcèlent.

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Dans ce pays étrange, des écharpes de brume s’accrochent perpétuellement à la cime des arbres, comme si les âmes des ancêtres ne se décidaient toujours pas à abandonner le lieu où ils vécurent.

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Des fleuves majestueux se lovent comme des serpents, baignant des rives mystérieuses et bruissantes de vie.

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A n’en pas douter, les femmes-feuilles sont les gardiennes de ce monde inviolé que notre civilisation industrielle risque de voir bientôt disparaître.

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Plusieurs d’entre elles ont l’âge des souvenirs et des secrets enfouis du passé mais elles ont à cœur de transmettre à leurs filles un savoir et des traditions qui, autrement, disparaîtraient inexorablement avec elles.

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Ces femmes, je les ai photographiées en Papouasie-Nouvelle Guinée, à l’occasion du Festival de Goroka 2016.

Elles sont originaires de la région de Mul Baiyer, Waur Waur, dans la province des Western Highlands, et avaient constitué un groupe, ironiquement dénommé     

Black Mama‘.

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Il est tout à fait remarquable, et encourageant, dans un pays où la violence faite aux femmes est un mal endémique et où, il y a peu encore, il n’était pas inhabituel d’apprendre par les journaux que, dans un village isolé, on avait torturé et brûlé une prétendue sorcière, que des groupes exclusivement féminins commencent à participer à de grands festivals culturels.

Les Western Highlands, comparées à d’autres provinces du pays, sont réputées plus favorables à des sociétés de type matriarcal.

Le Goroka Show, le plus ancien de Papouasie-Nouvelle Guinée, est également considéré plus sécurisant que son grand rival de Mount Hagen où l’insécurité est récurrente  Les groupes venus de la côte et les rares groupes féminins préfèrent donc se produire à Goroka plutôt que côtoyer les farouches ethnies des montagnes centrales.

Il est donc permis d’espérer que ce pays, trop longtemps décrit comme le pire qui soit quand on est une femme, évolue lentement vers une situation apaisée, grâce notamment au courage de groupes tels que les ‘Black Mama‘ qui perpétuent des traditions féminines millénaires.

 

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