Sing Sing à Goroka (1)

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Sing Sing à Goroka

Jean-François Demont, membre de l’association, nous pousse au déconfinement avec une premier envoi de superbes photographies qu’il a prises au festival de Goroka de 2016, accompagné de ce texte.

Le Sing Sing est un ensemble de danses et de chants qui, dans les sociétés traditionnelles papoues rythme les cérémonies marquant la vie des communautés villageoises. L’occasion pour les participants de manifester leur goût immodéré pour la parure corporelle, appelée ici bilas.

Dans ce pays, la Papouasie Nouvelle-Guinée où l’on parle plus de sept cents dialectes différents, les guerres inter-tribales ont longtemps été le sport favori et mettre un pied hors des limites de son village signifiait souvent se retrouver en territoire ennemi.

En 1957, les Australiens, qui géraient alors le territoire et qui avaient remarqué cet engouement des habitants pour la parure, eurent l’idée de créer un festival à l’occasion duquel différentes ethnies pourraient confronter leurs danses cérémonielles et ainsi s’affronter en envolées de plumes plutôt qu’avec des volées de flèches.

C’est ainsi que fut créé à Goroka, sur les hauts plateaux du centre de l’ile, le premier festival inter-tribal. Le résultat a dépassé les espérances des créateurs et les festivals fleurissent de nos jours à travers tout le pays, déplaçant des foules considérables et donnant lieu à des spectacles plus chatoyants et étourdissants les uns que les autres.

A l’origine, dans un village, un sing sing pouvait durer plusieurs jours et plusieurs nuits. Les festivals actuels ne donnent bien sûr qu’un aperçu de ce que pouvaient être ces cérémonies hautes en couleur au son des tambours et des chants, mais les participants, venus parfois de lointaines provinces, ont à cœur de faire revivre et de permettre aux spectateurs de découvrir les traditions ancestrales de leur ethnie.

Les danseurs portent d’incroyables coiffures ornées de plumes d’oiseaux de paradis, de perroquet, de casoar, des maquillages éclatants à base d’extraits végétaux ou minéraux, de lourds colliers de coquillages et arborent une multitude d’ornements, nacres, dents animales, fourrures de marsupial, becs, cornes, élytres d’insectes, tissus, feuillages, fleurs et bien sûr des plumes, encore et encore, à rendre jaloux le plus emplumé des indiens du Brésil.

Aujourd’hui, le festival de Goroka compte une cinquantaine de groupes participants. Il se tient désormais en Septembre, coïncidant avec la date anniversaire de l’indépendance de la jeune nation.

Ces photos-portraits, ont été prises lors du Goroka Show 2016.

A la fin du Festival, Madame la Gouverneure félicitera les participants, tous bénévoles, et leur fera part de sa fierté à voir ainsi perdurer des traditions séculaires. Les groupes repartiront dans leur province d’origine et les belles coiffures de plumes seront soigneusement rangées jusqu’au prochain sing sing. Les danseurs retrouveront leurs habits de tous les jours et l’étudiant, l’ouvrier agricole, la secrétaire, l’instituteur ou le chef de village rêveront alors au moment où ils revêtiront à nouveau leur parure éclatante pour le plus grand plaisir des spectateurs venus les admirer des quatre coins du monde.

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à suivre…

 

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