Quittant l’Éthiopie, Christian Travers nous entraine en Afrique de l’Ouest , aux paysages et aux peuples fort différents.
Les Batammariba en pays Tamberma
Photographies (décembre 2010) et texte de Christian Travers
Le peuple Batammariba en pays Tamberma vit dans la région de Koutammakou («là où l’on construit avec de la terre humide») dans la vallée de l’Atakora, au nord est du Togo, près de la petite ville de Kandé, à un peu plus de 400 km de Lomé, près de la frontière du Bénin. Il y a d’ailleurs dans ce dernier pays un peuple apparenté , les SOMBA, dont les maisons sont du même type et dont les coutumes sont semblables. La population réunie dans 36 villages se compte en plusieurs dizaines de milliers de personnes (30 000 dit-on).
Au cours des siècles passés ces peuples d’agriculteurs et d’éleveurs, arrivés au 13 e siècle, qui vivent en harmonie avec la nature, se sont réfugiés dans ces collines et pour résister à des rafles d’esclaves organisées par les rois de l’ancien royaume du Dahomey ils ont bâti d’impressionnants fortins. Localement on les appelle châteaux (ou tata…ou plutôt takyienta) et il est vrai qu’avec leurs tourelles et leurs meurtrières ils ne sont pas sans rappeler, à une autre échelle, nos forteresses moyenâgeuses. Ces habitations aussi bien que les traditions préservées de ces populations ont entraîné leur classement au patrimoine culturel de l’UNESCO.
Les maisons fortifiées sont construites en banco et en paille. Elles comportent un étage et les tourelles supportant des greniers couverts de toits coniques. Les murs extérieurs aveugles sont seulement éclairés par des fentes qui permettaient de décocher des flèches aux envahisseurs. Elles sont bâties en argile et en paille et l’enduit de lissage final est réalisé avec des écorces bouillies de néré.
Accolés à la maison, des autels cérémoniels agrémentés de fétiches, situés au sud, protègent la maison et la famille des mauvais esprits.
La société est constituée de clans regroupés en villages où la hiérarchie est marquée entre les ainés et les cadets.
Les rites d’initiation (difwani chez les garçons et dikunti pour les filles) ont lieu tous les 4 ans et tout comme les rituels funéraires (tibenti) ils sont encore préservés.
Au village de Warengo des danses nous sont offertes.
…. ainsi qu’une parodie de bataille.
A l’extérieur du fortin, au sud, des divinités protectrices. Au dessus, le grenier aux céréales.