Nous avons soif de fêtes, je vous entraine dans le sillage de Christian, au Bénin, à une sortie des Eguns.
La sortie des Eguns au Bénin : Photos (janvier 2005) et texte de Christian Travers
Les eguns qu’on appelle aussi egunguns sont des revenants. Leur manifestation peut intervenir à l’occasion d’un décès, mais aussi d’une naissance, d’un mariage, ou l’inauguration d’un bâtiment. Ce sont les esprits des morts qui reviennent parmi les vivants avec des pouvoirs extraordinaires. En les honorant et en les sollicitant ils peuvent apporter le message de l’esprit des défunts et la paix dans le village. La danse qu’ils accomplissent de façon très spectaculaire prouve leur origine divine. Leurs acrobaties, sont très rapides, insolites, mystérieuses, effrayantes, surnaturelles. Ils poursuivent les spectateurs trop curieux. Mais en aucun cas l’egun ne doit toucher un vivant sous peine d’entraîner la mort de celui-ci . C’est pourquoi la victime pressentie s’enfuit redoublant de vitesse et c’est aussi pourquoi des initiés, les maliots, munis d’un bâton, tentent d’empêcher les eguns de les atteindre.
Les mouvements de danse sont orchestrés par des tambours inspirés par le dieu Orish Shango , le dieu du tonnerre.
On dit que le berceau des eguns est la petite ville de Ouidah mais nous les avons vus au bord du lac Ahémé, dans le village de Possotomé où nous avons séjourné, mêlés à la population, pendant 15 jours. Spectacle parfaitement authentique donc où nous avions été invités par le chef du village. Hélas le soleil allait se coucher, la poussière soulevée par les danseurs et la crainte d’être face à la mort ont conduit à des photos médiocres.
Les ancêtres divinisés, intercesseurs entre les vivants et les âmes des défunts, apparaissent souvent en sautant de la terrasse d’une case. Ils portent des vêtements d’une incroyable richesse qui recouvrent leur corps jusqu’au sol afin que le mystère de leurs déplacements erratiques soit préservé. Leur costume somptueux et lumineux est composé d’un patchwork de velours multicolores agrémentés de cauris, de paillettes, de bandelette et de broderies.
L’esprit du défunt reste présent sous ce costume. L’ancêtre se relèvera bientôt.
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