Maradi – 1975

Nous recevons un bel envoi de Jacques Chantereau qui nous transporte à Maradi (Niger) où il fut en poste vers 1975, vivants portraits et scènes de rues; et il nous en dit les changements dans ce qu’il a revu dans les années 2000 …

MARADI – 1975

J’ai vécu à Maradi de 1974 à 1976. Cette ville du Niger, à 670 km à l’est de Niamey, comptait alors 80 000 habitants essentiellement haoussas. Il y régnait une ambiance particulière. La ville était le lieu de trafics intenses avec le proche Nigeria qui généraient la fortune des « Alhazai ». Son marché, qui se tenait le lundi et le vendredi, était animé. De belles et altières Peuls Bororos y faisaient leur apparition que je n’ai malheureusement pas photographiées. Dans le même temps, des caravanes chamelières conduites par des Toubous voilés apportaient leur chargement.

Chez les expatriés, on rencontrait des anciens de l’OAS venus s’y faire oublier. Il passait aussi à Maradi les aventuriers de la traversée du Sahara. Nombre d’entre eux venaient vendre des camions d’occasion aux « Alhazai » qui en avaient besoin pour leur commerce. Il n’était pas rare de les voir arriver avec un gros camion chargé dans sa benne d’un plus petit, lui-même porteur d’une voiture farcie de pièces détachées. Enfin, je ne saurai oublier les Libanais sympathiques et entreprenants.

Les quelques photos présentées ici datent de mon séjour à Maradi. Prises au hasard de mes déplacements dans la ville, elles donnent à voir des d’habitants dans leur vie quotidienne assumant sans apparente tension les influences occidentales et musulmanes.

Impertinent enfant me défiant de son doigt dénonciateur.
Enfants des rues se donnant en spectacle.
Sages enfants de l’école coranique sous la férule de leur maître.
Fillettes couronnées de baudruches qui sont, en fait, de lourdes poteries apportées au marché.
Un chauffeur de camion fier de son véhicule.
Pause des serveuses dans un maquis de la ville.
Jeunes citadins à l’allure de playboy.
Élégante intimidée par l’appareil photo.
Mendiants psalmodiant à pleine voix des chants religieux.
Percussionnistes s’échauffant avant de monter en puissance.
Griot au prospère succès.
Jeunes filles esquissant une souple chorégraphie. En certaines occasions comme les baptêmes, les festivités peuvent être publiques mais alors femmes et hommes dansent séparément.
Hommes dansant de façon musclée en simulant un affrontement avec des bâtons.

Après avoir quitté Maradi en 1976, j’y suis repassé brièvement en 2004 et 2005. L’ambiance avait bien changée. Je n’y ai pas rencontré d’expatriés, de Libanais, de Peuls. Je n’y ai pas vu de festivités dans les rues et il était difficile d’avoir de la bière. La région de Maradi et même l’ensemble du Niger sont aujourd’hui en zone rouge du Ministère des Affaires étrangères.

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