Nous terminons notre voyage en Tanzanie avec Christian Travers avec une visite aux chasseurs-cueilleurs Hatzabés .
Les Hatzabés de Tanzanie : Photos (septembre 2019) et texte Christian Travers.
Les Hatzabés vivent en Afrique, au sud du Grand Rift ,au nord de la Tanzanie, près du lac EYASI .
Apparentés aux bushmen leur population n’est plus aujourd’hui que de mille personnes dont seulement moins de la moitié vit encore de la façon traditionnelle de chasseurs cueilleurs. Sous la pression des agriculteurs éleveurs de la région et de l’extension récente des fermes consacrées à la culture d’oignon leur territoire de chasse n’a pas cessé de se réduire.
Ils seraient les premiers habitants de la Tanzanie après avoir migré depuis le Soudan il y a 40 000 ans.
Les hommes chassent avec des arcs et des flèches enduites de poison qu’ils fabriquent et dont la « ficelle » est constituée de tendons de girafe. Ils tuent principalement des singes, des cervidés, des félins, et des oiseaux. Ils récoltent aussi du miel en plongeant directement la main dans les ruches après avoir écarté les abeilles par la fumée d’un bâton qui brûle. Mais la chasse est aléatoire.
Plus sûrement ils se nourrissent des fruits que récoltent les femmes sur les nombreux baobabs et aussi des cactus. Mais la nourriture principale provient des racines que les femmes déterrent et qui sont riches en nutriments et en eau qui est particulièrement recherchée. Dans cette région aride, il n’y a pas de puits, elle est seulement récoltée dans des cavités naturelles ou creusées par l’homme.
Mis à part cette répartition du travail, cette société ne connait aucune hiérarchie entre les femmes et les hommes, ni entre les jeunes et les vieux.
Afin de ne pas épuiser les ressources végétales et animales et permettre à la nature de se reconstituer après leur passage ils sont nomades. Ils vivent dans des grottes et des huttes précaires formées de branchages et d’herbes et couchent sur la peau des animaux qu’ils ont tués.
Grâce à la rotation rapide d’un bois dur sur un bois tendre ils savent allumer le feu mais ils s’efforcent de conserver les braises vives à l’abri dans des grottes ou des huttes.
Ils se réfèrent au dieu soleil Izhoko mais ne connaissent aucun rituel religieux y compris pour des funérailles. Pour eux, la seule marque du temps est liée aux cycles de la lune. On ne connait pas le mariage et les couples se forment et se défont librement. Les femmes accouchent dans la brousse et les enfants ne vont pas à l’école. Leur langue spécifique est marquée par de claquements de langue.
Leur connaissance approfondie de la flore locale leur permet de soigner la plupart de leurs maladies.
Après le réveil et la nuit passée dans la grotte on se rassemble autour d’un morceau de viande qui cuit sur les braises.
Le feu a été maintenu mais pour nous une démonstration a été faite sur la façon de l’allumer. Généralement, à partir de cette technique on souffle sur les herbes sèches allumées pour développer le feu mais chez les Hatzabés on met celles-ci dans une sorte de pipe en bois pour activer le feu. (…photo sur demande).
Les huttes de la tribu.
Le départ pour la chasse.
A l’arrière on expose avec fierté les trophées constitués principalement de cornes d’antilopes et de crâne de singes.
Le territoire est constellé de superbes baobabs.
Un oiseau sera la victime.
Petite danse pour saluer le retour de la chasse et remercier les visiteurs.