Les 1er et 2 décembre 2021 un petit groupe de membres de DDM, huit parisiens et une Rochelaise, ont bravé tempêtes et Covid pour se cultiver en Charente, terre de grands navigateurs, de trafic négrier, et de célèbres collecteurs à l’origine de grands musées chers aux amateurs d’arts primitifs.
Grâce à l’intermédiaire d’Anthony Meyer nous avons été reçus au musée Hèbre de Rochefort par son conservateur Claude Stefani et au Museum d’histoire naturelle de La Rochelle par Elise Patole-Edoumba, conservatrice des musées de La Rochelle. Puis nous avons visité seuls le musée du Nouveau Monde.
Tout d’abord, direction Rochefort, port historique abritant le magnifique bâtiment de la Corderie, la maison de Pierre Loti en cours de rénovation complète, et la place où fut tourné le célèbre film les Demoiselles de Rochefort où cafés, chocolats et glaces nous ont requinqués de notre long voyage. Claude Stéfani nous accueille comme convenu au musée Hèbre dont il va nous faire découvrir les trésors. La belle façade de cet hôtel particulier du XVIIIème siècle cache un musée très contemporain en verre et acier, clair et spacieux.

Cette visite sera entrecoupée par la séance de vision en 3D de la maison de Pierre Loti consacrée aux nombreuses fêtes aussi historiques qu’extravagantes que ce personnage fantasque et aux multiples facettes a pu y donner.
Au sujet de la maison de Loti et des réfections entreprises on peut voir ces 3 vidéos YouTube.
Claude Stefani, au fil de notre visite, s’attacha à nous démontrer l’importance et l’intérêt de ses visites des collections privées nombreuses dans la ville de Rochefort, chez les descendants des navigateurs, voyageurs et négociants de ce port si vivant aux siècles passés.
La visite commence par une importante collection d’écorces et de peintures aborigènes contemporaines.


Et se poursuit à travers un espace consacré à l’art kanak, sculptures faitières, « idoles »et masques de deuilleurs donnés par la veuve d’un gouverneur à Nouméa, et dessins de Roger Boulay .






Claude Stefani nous raconte l’histoire étonnante d’un masque kanak ayant appartenu à Pierre Loti :

En 1894 ce masque figure sur une photo du cabinet de travail de Pierre Loti, il lui avait été offert par l’épouse d’un fonctionnaire à Nouméa. Son fils le mit en vente à Drouot en 1929 avec des objets océaniens que Loti avait rapportés de son voyage sur la Flore. En voici la description « grand masque de cérémonie en bois sculpté représentant un visage humain à grand nez en bec de perroquet ; il est orné d’une haute coiffure et d’une longue barbe en cheveux tressés et en plumes. Nouvelle- Calédonie. » Puis de marchand en préhistorien, le masque se retrouve au Musée de l’Homme puis au musée Branly où Emmanuel Kasarhérou, grâce à la photo, l’identifie à l’occasion de l’inventaire du patrimoine kanak.
Claude Stefani aborde alors l’histoire des frères Lesson, René-Primevère et Pierre-Adolphe dont les collectes forment une grande partie des objets exposés intéressant l’Océanie.
René-Primevère, l’ainé, 1794-1849, formé à l’Ecole de médecine navale de Rochefort se révéla un grand naturaliste, zoologiste et botaniste, il partit sur la Coquille commandée par Louis Duperrey secondé par Jules Dumont d’Urville, son seul voyage. Il écrivit sur les oiseaux-mouches, rapporta de nombreux coquillages, collecta des têtes maori, mokomokai, échangées contre de la poudre de guerre.

Son jeune frère Pierre-Adolphe, 1805-1888, passa lui aussi par l’Ecole de médecine navale, mais à l’inverse de son ainé, effectua de multiples voyages d’explorations scientifiques dans tout le Pacifique, notamment sur l’Astrolabe de Dumont d’Urville à la recherche de La Pérouse ; il donna à la ville de Rochefort ses collections ethnographiques et sa bibliothèque dont les 4 tomes qu’il écrivit sur les Polynésiens. Sont ainsi visibles des objets venant des Tonga (tapa, corbeille), des Marquises ( coiffe, échasses) et d’Hawaï.


Puis c’est avec plaisir que nous revoyons des objets rapa nui rapportés par Pierre Loti déjà rencontrés au museum de Toulouse à l’occasion de l’exposition sur l’île de Pâques, voir sur
A consulter pour en savoir plus sur les frères Lesson: l’article de Claude Stéfani : La collection Lesson du musée Hèbre de Rochefort : essai d’une reconstitution historique dans le n° 152 du Journal des Océanistes, intitulé « Musées et collections océaniennes »2021.
Les richesses de ce musée ne s’arrêtent pas là : des objets africains, armes et poteries krinjabo.

Et d’intéressants objets asiatiques dont une armure de samouraï autour de laquelle Roselyne et Georges s’enflammèrent…nous sommes des passionnés..
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Puis ce fut l’heure du retour à La Rochelle, mais ce sera pour le prochain numéro…à suivre
Texte de Yann Meyer et Mariette Naboulet Photos de Claude Lafoy, Yann Meyer, Claude Sibelly et Mariette Naboulet
Un voyage extra ! Super compte-rendu …Merci
Martine
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Super reportage !! J’attends la suite
Bravo
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Super reportage !! J’attends la suite avec impatience !!
Claude Lafoy
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