Aujourd’hui Christian quittent les fêtes et danses pour nous expliquer le deuil des veuves papoues.
Les veuves blanches en Papouasie-Nouvelle Guinée : Photos (août 2008 et août 2017) et texte de Christian Travers.
La société papoue a été construite par les hommes et elle reste dominée sans partage par eux. Le statut des femmes est particulièrement dévalorisé. Elles sont là pour faire des enfants, cultiver et entretenir le jardin, récolter les fruits et les légumes. Les hommes sont soucieux de leur apparence. Ils peuvent passer des heures à soigner leur maquillage et apprêter leur coiffe mais les femmes n’ont, sauf exception ni bijoux ni vêtements qui les mettraient en valeur et elles ont peut-être trop à faire avec l’élevage des enfants…et des cochons.
Au moment de la mort de leur mari, de façon sincère ou non, elles sont tenues de montrer leur affliction, leur tristesse et leur désarroi et de porter en conséquence les accoutrements qui en témoignent : Corps couleur du kaolin et de la cendre, voile et jupes de fibres blancs ou noirs, abondants colliers composés principalement de larmes de job (graines de coîx lacrima-jobi) qui recouvrent plus ou moins la poitrine.
On les voit ici dans deux photos qui suivent, accompagner dans un simulacre la dépouille d’un mort dans une civière ou un cercueil sommaire.
Comment comprendre cet assujettissement, cette mise en scène de la douleur à l’occasion d’un show festif sinon peut être encore par une glorification de l’homme ? Comment comprendre aussi, alors qu’en Papouasie la couleur blanche est associée à la mort et au deuil, que d’autres veuves se couvrent le corps d’un onguent à base d’huile de palme et de charbon de bois ?
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